Être cheffe de projet éolien, c’est « juste un métier » ? Entre technicité, convictions écologiques et lien social, pour Marie RICH c’est avant tout un « métier passion » ! Découvrons avec elle ce qui fait le sel de ce métier pas comme les autres.

Comment êtes-vous devenue cheffe de projet éolien et pourquoi avoir choisi ce métier ?

Que ce soit dans mes études ou dans mon métier, j’ai toujours eu besoin de savoir pourquoi je me levais le matin ! Après deux années d’études en économie et gestion, je me suis rendue compte que cela ne me correspondait pas. J’ai donc opté pour un parcours en géographie environnementale, bien plus proche de mes valeurs.

Et après un stage à la DREAL du Grand Est, région dont je suis originaire, je suis entrée chez Enertrag… certains diront « par hasard », mais finalement pas vraiment : d’après ma mère, toute petite déjà j’étais fascinée par les éoliennes, même si je ne m’en souviens pas !

Plus sérieusement, je fais ce métier parce que je suis convaincue. Parce qu’il a un sens, une utilité. Le dernier rapport du GIEC est plus qu’alarmant, il faut trouver des solutions énergétiques pour limiter le réchauffement climatique. A mon humble niveau et via mon métier, j’y contribue activement.

En quoi consiste votre métier ?

Chef de projet éolien, c’est un métier très varié, nous ne sommes jamais cantonnés à une seule tâche et c’est ce que j’apprécie : cela recoupe des aspects techniques, géographiques, paysagers, géologiques, administratifs… mais aussi et surtout une bonne dose de contact humain.

Ce contact est primordial, c’est la clef d’un projet réussi. Si j’ai l’impression de servir à quelque chose, c’est aussi bien en termes de lutte contre le réchauffement climatique qu’en matière de partage avec les gens. Certains ne sont pas contents de nos projets, c’est normal et je le comprends, mais on fait tout pour qu’ils soient adaptés localement. Qu’on soit pour ou contre, le plus important c’est de faire quelque chose ensemble, non ?

C’est donc un métier de convictions !

Comment celles-ci se matérialisent-elles une fois votre casquette de cheffe de projet éolien retirée ?

J’essaie de mener à mon niveau des petites actions que je juge importantes. Trier mes déchets, consommer local, privilégier les maraichers du coin… J’achète aussi beaucoup auprès des exploitants sur les territoires que j’accompagne : comme je suis souvent sur le terrain, j’en profite !

Et pour éviter de gaspiller, je fais beaucoup de choses moi-même. Cela me vient de mon père, avec qui je jardine et bricole depuis que je suis petite. Au-delà de l’écologie, il y a une vraie fierté à construire des choses soi-même… c’est d’ailleurs le même sentiment lorsqu’un projet éolien auquel on a contribué, durant des années, avec les acteurs locaux, voit enfin le jour !